Semailles et moissons
Cadrant plusieurs pratiques, une approche en particulier retient notre attention et fait l'objet de la recherche dont un volet est présenté ici. Nommée The Art Hosting and Harvesting - ou AoH (Nissen et Corrigan, 2009) cette approche sert de creuset à un ensemble de pratiques issues d'une épistémologie de la complexité. Ses membres forment des animateurs intervenants à œuvrer dans cette perspective. Créant de nouvelles pratiques qui se veulent durables et les mettant au service de causes sociales, AoH contribue, selon nous, à innover socialement. En effet, l'approche AoH apporte une vision du social qui propose que l'intelligence de l'action collective peut être suscitée, développée et mobilisée. Certaines pratiques de mobilisation collective peuvent en effet faciliter l'émergence de l'intégration de savoirs, de savoir-faire et de savoir-être socialement responsables. C'est le cas de celles qui s'inscrivent dans un rapport au savoir démocratique et réciproque, du type wikipedia, bel exemple d'intelligence collective humaine.
Nous traduisons l'art du Hosting et Harvesting (AoH) par une métaphore pastorale : l'art des semailles et des moissons, sachant qu'à notre connaissance, aucune expression n'a encore été proposée en français. Selon ses initiateurs[1], les cinq buts de cette approche sont les suivants. [2] D'abord relier et aligner les mondes intérieurs et extérieurs, en ayant conscience de ce que nous portons[3] et en ayant le courage d'agir intelligemment et avec clairvoyance. Puis, il s'agit de créer des contenants favorisant l'émergence, autrement dit d'exercer un leadership collaboratif en tenant compte de la totalité du champ[4], de l'ensemble des dimensions de la complexité du phénomène social en cours. Ensuite, il s'agit de creér des espaces sécurisants, d'apprendre collectivement de la manière la plus positive possible. De là, il s'agit de reconnaître et d'apprécier le fait que la peur fait partie du processus de découverte. Il faut donc avoir le courage de traverser cette peur. Finalement, l'hôte doit agir avec conscience, de sorte que les participants vivront des moments authentiques.
Plus concrètement, les modalité d'action de l'approche AoH forment un dispositif d'intervention et de récolte de la mémoire de l'expérience qui agit comme processus génératif de connaissances comprenant deux entités distinctes et complémentaires : l'animation et la récolte de connaissances. D'une part, le Hosting vient cadrer l'intervention, c'est-à-dire les conditions mises en place, dont les activités qui visent à créer un espace démocratique, y accueillir des participants (l'art des semailles) et à animer / médier le processus dialogique. D'autre part, le Harvesting capte les connaissances qui émergent des conversations et activités et les retransmet au groupe, formant ainsi un écho créatif à l'expérience en train de se faire, un miroir ou une réalité augmentée qui enrichit les possibilités réflexives du collectif et nourrit les sens. Ce mouvement euro-américain s'inspire des théories de la complexité, de la durabilité, ainsi que de diverses pratiques réflexives issues de d'écoles de sagesse comme le bouddhisme.
On trouve à l’origine du groupe des praticiens danois, américains, canadiens, néerlandais, belges, hongrois, mais aucun francophone. Devenu mondial, le groupe a donné naissance à des communautés de praticiens dans divers pays.
[1] Le site du mouvement : http://www.artofhosting.org/home/
[2] Traduction libre de : http://www.artofhosting.org/home/thepurpose/
[3] Ce nous qualifie les intervenants ici considérés comme des d’hôtes, de l’anglais host.
[4] Au sens lewinien, ou encore éco-systémique, du terme.
Nous traduisons l'art du Hosting et Harvesting (AoH) par une métaphore pastorale : l'art des semailles et des moissons, sachant qu'à notre connaissance, aucune expression n'a encore été proposée en français. Selon ses initiateurs[1], les cinq buts de cette approche sont les suivants. [2] D'abord relier et aligner les mondes intérieurs et extérieurs, en ayant conscience de ce que nous portons[3] et en ayant le courage d'agir intelligemment et avec clairvoyance. Puis, il s'agit de créer des contenants favorisant l'émergence, autrement dit d'exercer un leadership collaboratif en tenant compte de la totalité du champ[4], de l'ensemble des dimensions de la complexité du phénomène social en cours. Ensuite, il s'agit de creér des espaces sécurisants, d'apprendre collectivement de la manière la plus positive possible. De là, il s'agit de reconnaître et d'apprécier le fait que la peur fait partie du processus de découverte. Il faut donc avoir le courage de traverser cette peur. Finalement, l'hôte doit agir avec conscience, de sorte que les participants vivront des moments authentiques.
Plus concrètement, les modalité d'action de l'approche AoH forment un dispositif d'intervention et de récolte de la mémoire de l'expérience qui agit comme processus génératif de connaissances comprenant deux entités distinctes et complémentaires : l'animation et la récolte de connaissances. D'une part, le Hosting vient cadrer l'intervention, c'est-à-dire les conditions mises en place, dont les activités qui visent à créer un espace démocratique, y accueillir des participants (l'art des semailles) et à animer / médier le processus dialogique. D'autre part, le Harvesting capte les connaissances qui émergent des conversations et activités et les retransmet au groupe, formant ainsi un écho créatif à l'expérience en train de se faire, un miroir ou une réalité augmentée qui enrichit les possibilités réflexives du collectif et nourrit les sens. Ce mouvement euro-américain s'inspire des théories de la complexité, de la durabilité, ainsi que de diverses pratiques réflexives issues de d'écoles de sagesse comme le bouddhisme.
On trouve à l’origine du groupe des praticiens danois, américains, canadiens, néerlandais, belges, hongrois, mais aucun francophone. Devenu mondial, le groupe a donné naissance à des communautés de praticiens dans divers pays.
[1] Le site du mouvement : http://www.artofhosting.org/home/
[2] Traduction libre de : http://www.artofhosting.org/home/thepurpose/
[3] Ce nous qualifie les intervenants ici considérés comme des d’hôtes, de l’anglais host.
[4] Au sens lewinien, ou encore éco-systémique, du terme.